Mayu
Mayu
François MAYU
prix Art Contemporain Sèvres du Salon des Arts de Sèvres 2016
a exposé à la ChARTreuse du 14 au 22 janvier 2016
Sculptures et peintures
François Mayu…
Sculpteur et peintre
Formation :
2005 : Peintre-sculpteur
2001 : Photographe
1980 : Cofondateur de l’agence de communication Tarcus
1978 : Diplômé de l’Union Centrale des Arts Décoratifs
1974 : Académie d’art Roederer
Maison des Artistes N°M675582
Sociétaire de la Fondation Taylo
Le glaneur du Chemin des Dames…
Ce n’est pas directement une histoire familiale, et pourtant. Benjamin Bourlier, mon grand-père maternel, est l’un parmi ces centaines de milliers de poilus blessés à Verdun. Il ne remontera plus au front. Il meurt dans les années 50, et je ne le connaîtrai pas.
Début des années 2000, retour sur les champs de bataille de la Grande Guerre. Ressurgissent alors ces émotions brutales qui, dès l’enfance, devaient me marquer à jamais.
C’est la rencontre avec le Chemin des Dames, lieu qui pour moi symbolise 14-18 : stabilisation du front, grande offensive (16 avril 1917), refus d’obéissance, attaques sectorisées, gains et pertes de terrain, et tant d’hommes de nationalités différentes qui s’y sont affrontés.
Alors c’est l’impérieux besoin d’y séjourner régulièrement, d’aller à la rencontre de ceux qui y vivent, les écouter, apprendre, respecter. Après trois années d’imprégnation, de réflexion, c’est peindre ce plateau, horizon énigmatique, théâtre de l’indicible. Lieux de souffrance, de courage, de peur, de colère, de mort. C’est aussi se perdre dans le brouillard, s’asseoir dans les labours, réfléchir, ressentir, se laisser absorber par la terre. Ici remontent inexorablement des éclats d’obus emprisonnés dans leur gangue de rouille, de terre couleur Sienne, terre de l’Aisne. Avec l’accord des agriculteurs, arpenter inlassablement les parcelles labourées, saturées de débris métalliques aux arêtes tranchantes, vestiges d’une violence inouïe, stigmates de la formidable canonnade. Ne jamais violer le terrain en fouillant mais simplement glaner ces fragments qui sans cesse me questionnent : quelle a été leur histoire dévastatrice ? Les assembler, ériger des silhouettes aujourd’hui apaisées, des colonnes « Pour quelle victoire ? ». Le « bronze 1917″ est l’alliage obtenu de la fonte des débris de cuivre et laiton glanés au cours de mes errances sur le plateau.
Lors d’expositions, c’est réveiller, voire révéler les histoires familiales ; et surtout, ne pas les oublier. C’est au Chemin des Dames, et c’est ailleurs. Un siècle déjà ; ce matin à l’échelle de l’inhumanité.
De l’utilisation de ces matériaux, il m’est apparu manifeste qu’une part de mon travail devait être consacré à accompagner la vie et soit reversée l’ASP Fondatrice (accompagnement et développement des soins palliatifs).
Tableaux
Sculptures